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Eza était restée quelques instants immobiles face aux paroles tranchantes de Justin. Celui-ci avait dépose une main tendre sur sa taille.
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-— C'est un avertissement ? Demanda t-elle enfin.
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"Je ne tomberai jamais amoureux de toi et je t'en conseille d'en faire autant." Dans un sens, à quoi pouvait elle s'attendre. Qu'avait-elle réellement envie d'entendre ?
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-— Un conseil, voila tout. Je ne suis pas ce genre de mec.
-— Et tu es quel genre de mec ?
-— Tu poses trop de questions ma belle.
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Elle poussa un soupir. Elle savait qu'il avait gagné, depuis le début, elle avait voulu jouer à un jeu qui la dépassait complétement. Elle s'était abandonné a ces découvertes nouvelles avec un homme bien trop expérimenté.
Elle décida de repousser tout ça et de s'accorder une journée. Juste une. Elle réfléchirait à tout ça, après.
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-— Où allons nous alors ? Demanda t-elle en se passant une main rapide dans ses cheveux emmêlés par le vent.
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Justin sourit, cela ressemblait plus à un rictus à vrai dire. Mais il avait gagné. Et pourtant il ne se sentait pas heureux... A vrai dire il éprouvait une sorte de peur, il ne savait pas d'où elle venait mais il décida de la réprimer. Loin de lui.
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Il se plaça en face d'elle tandis que l'appareil pendait lourdement autour de son cou. Ils s'étaient installés dans le parc.
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-— Pourquoi la photographie ? Demanda soudainement le jeune homme.
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Elle le regarda cherchant une réponse cohérente.
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-— Je n'ai jamais vraiment été à l'aise avec la personne que je suis.
-— Et pourquoi ?
-— Parce que... Parce que je suis dans la catégorie des "pas assez"... Pas assez jolie, pas assez intelligente, pas assez drôle, pas assez sportive. Soupira t-elle simplement. Ainsi, dés que je fais quelque chose les gens se focalisent sur moi.
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Elle agrippa l'appareil photo, emprisonna ses mains autour de lui et le plaça contre son visage sentant l'écran sur sa joue. Son ½il se plaça naturellement dans l'objectif et elle se positionna sur le visage de Justin qui restait là, à l'observer.
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-— Mais pas avec la photographie, poursuivit-elle, quand je tiens un appareil photo les gens ne me remarquent pas. Ils sont focalisés sur l'appareil, sur eux, leur position, et ainsi ça me permet de totalement savourer ce que je fais. Je crois que c'est là que j'aime qui je suis parce que personne ne me juge.
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Elle appuya sur le déclencheur et captura ainsi à jamais le visage songeur de Justin Bieber.
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-— Oui, mais quand les gens te félicitent de ta photo ils s'intéressent à toi.
-— Non, car ils se regardent eux. Je ne suis que l'intermédiaire...
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Il laissa ses doigts aller à la rencontre de son paquet de cigarette pour dégager le précieux sésame et le mettre entre ses lèvres.
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-— Je suppose que ça se tient.
-— Tu as une passion, toi ?
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Il inspira une bouffée de nicotine et l'expira lentement.
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-— Non.
-— Mais... C'est triste. Il n'y a rien qui t'intéresse ?
-— Mon travail. Répondit-il simplement.
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Il soupira lourdement.
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— Avant la... La... Disparition... de ma mère j'étais inscrit dans un club de hockey sur glace. De ce que je me rappelle j'aimais ça... Et puis elle est... Partie et tout à changé. Mon père n'a vu en moi qu'un successeur et j'ai été élevé dans cette idée et voila.
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Eza s'était arrêtée et l'observait. Une partie de la carapace venait de se fissurer et elle savait que cela serait le temps de quelques minutes. Elle posa une main sur son épaule.
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— Je suis désolée pour ta mère.
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Il se laissa tomber sur le banc. Pourquoi il était là, avec une gamine naïve entrain de dire à voix haute les mots qu'ils avaient laissés coincer au plus profond de lui. Comme si prononcer les mots revenaient à l'admettre.
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— Ma mère est morte Eza.
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Elle l'avait bien compris mais elle ne dit rien et s'assit à ses côtés. Eza se contenta de coincer sa main dans la sienne, emmêlant leur doigt et fit une légère pression sur celle-ci et caressa tendrement le sommet de sa main de son pouce.
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— C'était un soir. C'est toujours un soir que les gens meurent j'ai l'impression... Enfin. Ma mère devait aller récupérer Jazzy, ma s½ur, à son cours de danse et elle devait rentrer. C'était la routine. On était de ces familles qui avaient leur vie planifiées sur un emploie du temps placardé au frigidaire. Mon père rentrait tard mais assez tôt pour nous lire quelques pages ou nous embrasser... Mais ce soir là Eza, ma mère n'est jamais rentrée. Sa voix s'éteignit soudain.
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La jeune fille accentua la pression sur sa main.
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— C'était comme un affreux cauchemars. Les flics ont débarqués, mon père était rentré, on commençait tous à s'inquiéter, du moins de ce que je me souviens. Et puis tout est allé très vite. La voiture de ma mère et ma s½ur avait été retrouvée dans le fossé...
— Mais ta s½ur s'en est sortie. Glissa Eza.
— A quel prix ? Hantée par des démons, elle a été incapable de prononcer des paroles cohérentes depuis ce soir là à part hurler des choses insensées. Tout à déraper tu vois, mon père nous a abandonné à ma tante. Il ne rentrait presque plus. Et puis quand je fus assez grand il m'a fait découvrir l'entreprise mais pas comme un père Eza... Comme un putain de chef d'entreprise froid et orgueilleux.
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Justin avait craché tout ça avec une voix neutre, si neutre qu'on aurait pu croire qu'il parlait de quelqu'un d'autre. A vrai dire il avait seulement appris à l'enregistrer de façon mécanique dans son esprit. Comme une page de son histoire tapée à l'ordinateur sans une once de sentiment.
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Selena-Onlines, Posté le mercredi 06 juillet 2016 07:42
Coucou est-ce que tu compte écrire la suite ? S'il te plaît n'abandonnes pas la fiction elle est parfaite :)